Canonisation de Mama Antula, «synthèse de la pensée de François pour l’Église»
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- Nelson Santillan
- 9 de febrero de 2024
- Argentina
Ce dimanche 11 février, le Pape François canonisera Mama Antula. De son vrai nom María Antonia de Paz y Figueroa, cette laïque argentine a dédié sa vie à l’annonce de l’Évangile à travers la spiritualité de saint Ignace de Loyola. Femme, proche du peuple et missionnaire, elle représente un modèle pour François dans le contexte d’une Église ouverte et synodale selon Mgr Alberto Bochatey, évêque auxiliaire de La Plata à Buenos Aires.
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican, 08 février 2024, 18:13
Ce dimanche, le Pape François présidera une messe toute particulière dans la basilique Saint-Pierre puisqu’il canonisera la bienheureuse Mama Antula. Figure spirituelle du XVIIIe siècle en Argentine, Mama Antula est une vierge consacrée engagée toute sa vie dans l’annonce de l’Évangile.
En fête, toute l’Argentine s’apprête à célébrer la canonisation de Mama Antula et se réjouit avec le Pape François de la canonisation de la première sainte argentine. Pour les Argentins, qui voient dans cette célébration un véritable cadeau du Pape à l’Argentine, de grandes manifestations de joie sont prévues dans le pays notamment dans la ville de Santiago del Estero, la ville proche du village natal de la future sainte comme l’explique Silvia Correale, postulatrice de la cause de canonisation: «Dans la province de Santiago del Estero où la dévotion populaire est très forte et très sincère, des célébrations spéciales auront lieu. Avec le décalage horaire, la messe de canonisation sera célébrée à cinq heures et demie du matin en Argentine. Pour s’y préparer, une grande veillée sera organisée toute la nuit sur la place même de la ville de Santiago qui sera très certainement pleine et la célébration de la messe sera magnifique».
Une femme prédicatrice et missionnaire
Née dans le Nord de l’Argentine en 1730, dans la petite ville de Silipica, de son vraie nom María Antonia de Paz y Figueroa, Mama Antula choisit à 15 ans de dédier sa vie à Dieu et de promouvoir les exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites. Après cinq ans à Cordoba, elle sillonne tout le pays en proposant aux fidèles de se rapprocher de Dieu par les exercices spirituels. Après des milliers de kilomètres à pied, s’arrêtant dès qu’elle peut pour annoncer la Bonne nouvelle, elle fonde la maison des Exercices à Buenos Aires où elle organise de nombreuses retraites.
Lors de ses retraites spirituelles, elle accueille toutes les personnes qui se présentent. Elle devient ainsi la mère spirituelle de nombreux fondateurs de l’actuel État argentin, devenu indépendant au début du XIXe siècle. Silvia Correale la définit pour cette raison comme «la mère de la patrie argentine».
Elle restera fidèle à l’enseignement de saint Ignace de Loyola, même lorsque les Jésuites en seront expulsés en 1767. Les lettres qu’elles enverra aux prêtres jésuites devenus prêtres diocésains à Rome seront une des raisons de la réhabilitation de la Compagnie de Jésus par le Pape Pie VII assure Mgr Alberto Bochatey, évêque auxiliaire de La Plata à Buenos Aires.
L’influence de Mama Antula auprès de tout le peuple argentin
À sa mort en 1799, Mama Antula avait permis à environ 80 000 personnes de bénéficier de l’expérience des exercices spirituels ignaciens, soit un argentin sur cinq. Une véritable passion missionnaire selon Mgr Jorge Ignacio García Cuerva, actuel archevêque de Buenos Aires: «Elle n’est pas une femme immobile, nous pourrions dire qu’elle a incarné l’Église en marche dont parle François. Une femme inquiète d’annoncer l’Évangile qui, je l’espère, fera de nous des chrétiens inquiets, et nous permettra d’incarner véritablement l’Église en marche». L’archevêque appelle chacun à s’inspirer de la vie de Mama Antula et de son «esprit missionnaire, son esprit audacieux, son esprit créatif d’annonce de l’Évangile».
Un modèle pour l’Église universelle
Le Pape François propose la vie de Mama Antula comme modèle pour l’Église universelle, un hommage à celle qui comme lui est argentine, de spiritualité ignacienne, et a à cœur l’annonce de la mission. Ce qui fait dire à Mgr Alberto Bochatey, évêque auxiliaire de La Plata à Buenos Aires, que cette canonisation doit aussi être vu comme un symbole du pontificat de François:
“Maman Tula est une femme du dix-huitième siècle, ni religieuse, ni mariée, une prédicatrice qui veut proclamer l’Évangile pour lui-même, luttant contre la culture de l’époque dans laquelle elle se trouvait. Mais je pense que dans le contexte de l’Église synodale, de l’Église ouverte, de l’Église qui va vers l’extérieur, de la place de la femme dans l’Église, il y a tant de caractéristiques dans la personne de Mama Antula. Le Pape François veut souligner la synthèse que cette femme représente. Je pense que la vie de Mama Antula est une synthèse de tout ce qu’il pense pour l’Église, pour les laïcs et pour les femmes.”
Un acte important pour le premier Pape argentin, qui avait d’ailleurs lui-même relancé la cause de la future sainte il y a une vingtaine d’années lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires. Après la béatification de Mama Antula en 2016, sa canonisation dimanche sera un nouvel acte marquant du pontificat de François.
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