L’Eglise du Congo prend ses distances avec les rebelles après le discours de Pol en paroisse
Par Ngala Killian Chimtom Cruxnow
YAOUNDÉ, Cameroun – Après qu’une vidéo d’un homme politique à la tête d’un groupe rebelle armé s’exprimant dans une paroisse catholique de l’est du Congo, frappé par la violence, soit devenue virale, les dirigeants religieux du plus grand pays catholique d’Afrique tentent de se distancier de l’impression de soutenir l’insurrection.
Le 14 juillet, Corneille Nangaa, protestant évangélique et fondateur de l’Alliance Fleuve Congo (« Alliance du fleuve Congo »), un groupe rebelle lié au mouvement rebelle M23 soutenu par le Rwanda, a assisté à une messe catholique dans une paroisse de Rutshuru. situé dans la province du Nord Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo.
La vidéo de l’apparition est devenue une sensation sur les réseaux sociaux au Congo, où les quelque 60 millions de catholiques du pays représentent plus de la moitié de la population nationale et où l’Église joue depuis longtemps un rôle central dans la vie politique.
«Je remercie le Seigneur de nous avoir permis de prier ensemble aujourd’hui», a déclaré Nangaa dans la vidéo.
« C’est un grand honneur pour moi de recevoir votre accueil chaleureux aujourd’hui. Ma position personnelle ne compte pas, car je me présente devant le Seigneur Dieu et devant vous tous en toute humilité », a-t-il déclaré.
« Aujourd’hui, j’ai eu la grâce divine d’être avec vous tous dans cette magnifique célébration eucharistique fraternelle. Je remercie Dieu et je vous remercie. «Je suis votre serviteur, je suis votre fils, je suis votre père et je suis votre frère», a déclaré Ndanga sous les applaudissements de la congrégation.
Une controverse a éclaté après la diffusion de la vidéo, de nombreux observateurs suggérant qu’elle donnait l’impression que l’Église soutenait les groupes rebelles.
En réponse, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo a publié deux jours plus tard une déclaration insistant sur le fait que l’apparition de Ndanga avait été un « choc » pour les dirigeants de l’Église et n’impliquait aucune approbation de leurs positions.
«Loin d’être une expression de soutien de l’Église catholique aux rebelles, comme le pensent certains mal intentionnés, il s’agit plutôt d’un incident survenu à la grande surprise du officiant dans le contexte que l’on peut tous imaginer», a déclaré Monseigneur Donatien.
Nshole a déclaré que ce discours impromptu violait en fait une politique de la conférence des évêques vieille de 14 ans qui ne permet pas aux hommes politiques de prendre la parole pendant les services religieux «à des fins de propagande».
Il a déclaré que les évêques du pays ont toujours travaillé pour favoriser un sentiment de cohésion nationale, et a noté que pour consolider ce sentiment national, il est nécessaire d’organiser «des consultations entre les représentants des forces vives du pays et au-delà des divisions politiques».
Certains catholiques congolais ont demandé que des mesures disciplinaires soient prises contre le pasteur qui a permis que ce discours ait lieu.
« Le cardinal devrait interroger le prêtre de cette Église », a déclaré Parfait Engamba, un éminent catholique local, dans une interview avec Crux.
Il faisait référence au cardinal Fridolin Ambongo de Kinshasa, considéré par beaucoup comme le plus haut prélat du Congo, qui fait face à des menaces de poursuites pour sédition pour ses critiques publiques du gouvernement du président Félix Tshisekedi.
«Je ne comprends toujours pas pourquoi les forces de l’ordre n’arrêtent pas cet homme de Nangaa», a déclaré Engamba, accusant Nangaa de tenter de semer la discorde entre l’Église et l’État et insistant sur le fait que «l’Église ne soutient pas ceux qui trahissent l’État».
La République démocratique du Congo est ravagée par un conflit depuis des décennies, dans lequel les rebelles exercent un contrôle total, notamment dans l’est du pays.
Riche en ressources minérales, dont certaines sont considérées comme essentielles à la transition énergétique, l’est du Congo est devenu une zone attractive pour plus de 100 groupes rebelles, comme le M23 soutenu par le Rwanda voisin.
La République démocratique du Congo concentre 41 % du cobalt mondial, clé pour la production de voitures électriques. C’est le sixième producteur mondial de diamants industriels, avec une production de dix millions de carats par an, et possède le plus grand potentiel hydroélectrique d’Afrique et l’un des plus importants au monde, avec une capacité techniquement viable d’environ 100 000 mégawatts.
Malgré ces vastes ressources, les bénéfices pour la population ont été minimes. En 2021, le pays se classait au 179e rang sur 191 selon l’indice de développement humain, avec plus de 70 % de la population vivant avec moins de deux dollars par jour.
Le père Godefroid Mombula Alekiabo, secrétaire académique de l’Université Saint-Augustin de Kinshasa, la capitale nationale, a déploré le fait que ces ressources ne profitent pas à la population.
«C’est devenu une malédiction pour la République démocratique du Congo, causant la mort de milliers de personnes», a-t-il déclaré à Crux.
Selon un rapport des Nations Unies publié en mars, 7,2 millions de personnes ont été déplacées depuis le début de la guerre, il y a près de trente ans. Le Global Conflict Tracker a ajouté que les conflits cycliques et violents ont également entraîné la mort d’au moins 6 millions de personnes.
Nshole croit qu’une solution durable émergera des soins affectueux de Mère Marie.
«Que la Vierge Marie, Reine de la Paix, intercède pour notre pays auprès de son Fils, le Prince de la Paix», a déclaré Nshole.
Traduction: HastaDIOS