Rosa Vilchez Cejudo: «Nous étions si jeunes !»

Par Rosa Vilchez Cejudo (*)
Traduction espagnole: Ben Michel Mbumba

Nous étions si jeunes !

Phrase que notre Fondateur répétait beaucoup, j’étais jeune et j’avais du mal à comprendre ce qu’il y avait derrière cette phrase.

Aujourd’hui, au crépuscule de nos vies et à l’avant-garde priante, mes souvenirs s’accumulent,

Souvenirs que j’ai voulu oublier et tourner la page et cela m’arrive comme les disciples d’Emmaüs, je suis triste de penser que c’est arrivé, tout est fini, le Fondateur est parti, mon amie Josefina Pazo est partie, nous vieillissons et ils nous écartent pour faire place aux nouvelles générations, ça me semble bien, il faut les vivre ce que nous avions vécu

Alors je le retourne, ! Nous étions si jeunes ! Et le souvenir est rempli de Vie, une vie vécue avec intensité, motivation, enthousiasme, l’Esprit soufflait dans nos cœurs et nous soulevait pour continuer à exciter, programmer, rêver, nous nous sommes encouragés les uns les autres et nous étions heureux

En comprenant l’histoire du Père,

Combien de grâces reçues !

Combien d’expériences vécues !

Combien de foi ! En mettant toute sa vie entre les mains du Seigneur !

Combien de sagesse !

Tout est l’œuvre de Dieu et c’est ainsi que nous l’avons vécu dans notre histoire personnelle, avec nos limites mais voulant bien faire le bien

En écoutant et en rendant présent avec notre témoignage ses paroles

Je me souviens de la première visite à la maison, je suis toujours nerveuse ! Nous dînons et dans les desserts, il nous demande nos documents pour les présenter au diocèse de Barcelone, année 94, nous les lui livrons et Pepe lui dit, c’est quelque chose de symbolique, il donne un coup à la table et dit :

-‘C’est aussi réel qu’ils fondent fasta en Espagne,

Arrivée la semaine sainte de 95, moi qui suis aveugle, enceinte, allergique, trois jours de réunions avec P. Fosbery Carlos Rossini, Alejandro Campos, Jorge Parravicini, Magdalena Wilde, Alejandro Meyniel, Florencia Sarsotti, Matias Pérez, Josefina Pazo, mon mari Pepe Madrid et moi.

Je ne comprenais rien, on parlait de statuts, de lois, de Don Quichotte… insupportable de connaître Fasta comme ça, je ne le conseille à personne.

Ils écrivaient dans le livre des procès-verbaux, le premier répertoire a été nommé et c’est là que la fasta organisationnelle a commencé

Au bout d’un moment, on nous a dit que ce livre n’avait aucune valeur car il devait passer par le registre des fondations, il a fallu en faire un autre.

Ce livre est réapparu lorsque je viens vivre à Valence en 2006, j’ai été très enthousiaste et je l’ai comme livre d’or, où tous les fasteanos que nous avons reçus ont signés.

Lors d’une des visites après avoir signé le Père me dit :

«Ce livre doit être en ma possession». J’ai fait la sourde et je l’ai gardé.

Comme je me sentais mal après, chaque fois que je sortais le livre, je pensais que ce n’était pas le mien, c’était du père, je dois le lui remettre…

L’année suivante, il nous rend visite le 26 juin 2017 je savais que je devais le lui donner, ça me faisait mal, ça m’a coûté, c’est mon histoire à Fasta mais oui, je devais le faire, avec des larmes aux yeux et une boule dans la gorge je lui ai dit :

«Père, tu m’as dit que ça t’appartenait, je te le donne»

– Très bien scannez le livre, vous me l’envoyez et il reste ici. C’était sa réponse

J’ai pleuré, je l’ai serré dans mes bras et je me sentais très heureux

Et ce fait est resté dans le procès-verbal

Je me souviens pour l’année 2002 que c’était l’époque des inscriptions à l’école de Badalona, le bâtiment était vieux, les parents venaient et il fallait le montrer, j’ai parlé au Père de mon inquiétude et de mon angoisse face au manque d’élèves et il m’a seulement répondu :

‘Si un seul élève vient, on travaille avec un’

Quelle façon diplomatique d’agir ! Mettez de côté vos soucis et faites confiance au Seigneur, il sera comme Il veut et ce qu’il veut

Je joins cette photographie de l’époque où nous étions jeunes parce que c’était le début de toute une histoire personnelle et familiale que nous avons vécue au cours de ces 30 années en Espagne, que nous célébrerons en septembre

Cette histoire est écrite dans le cœur, dans la mémoire et j’aimerais raconter à mes petits-enfants et aux générations successives comment s’est passée notre vie à Fasta

Que ce souvenir serve aux jeunes à ne pas avoir peur de se livrer à la mission, même si les «»les oiseaux chient sur toi” cela signifie qu’ils nous ont fait confiance en nous donnant des missions de responsabilité , que servir est un honneur, que le Seigneur donne une grâce spéciale à celui qui dit :

À tes ordres, Seigneur, tu nous appelles !

Cet exercice de se souvenir a été de revivre, de me remonter le moral, d’être reconnaissant pour tout le bien que j’ai vécu

Quelle importance la mémoire historique !

Chercher tout ce qui est bon et dire merci,

Oublier le moins bon et savoir que les difficultés servent à savoir si les racines sont fortes pour rester quand les vents ne soufflent pas en faveur

Je remercie Dieu parce qu’un jour j’ai ouvert les portes de ma maison à Fasta et comme disait le Curé :

» Vous avez sonné, quand vous ouvrez les portes à Fasta, nous ne partirons plus jamais»

Merci père, vous êtes toujours présent.

(*) Rosa est membre de la milice et fondatrice de Fasta Espagne