Fabrice Bagendekere SJ – Cité du Vatican

C’est en réaction au communiqué de la présidence angolaise, principale médiatrice dans le conflit qui oppose la République Démocratique du Congo aux différents groupes armés dans l’est du pays, que les deux Églises se sont exprimées. Face aux annonces de «négociations de paix directes» entre Kinshasa et les M23, les Églises saluent et affirment leur soutien à João Manuel Gonçalves Lourenço, président de l’Angola et président en exercice de l’Union africaine, pour les efforts déployés en vue de l’avènement de la paix. Une vision qui coïncide avec l’initiative «Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en République Démocratique du Congo et dans les Grands Lacs», commune aux deux Églises.

Un esprit de dépassement priorisant les voies pacifiques

Il y a seulement quelques jours, l’hypothèse de négociations s’avérait encore impossible, face à la fermeté de la présidence congolaise qui refusait tout dialogue avec ce groupe militaire qu’elle qualifiait de terroriste. Le président angolais a finalement réussi à convaincre son homologue, un accomplissement que félicitent la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) dans leur communiqué, affirmant y trouver «le prélude au dialogue global et inclusif devant forger un consensus national sur le processus accéléré de pacification et de redressement intégral de notre pays». Ils félicitent par la même occasion le président de la République Démocratique du Congo «pour son esprit de dépassement priorisant les voies et moyens pacifiques de règlement de ce conflit», et encouragent aussi «les Chefs d’Etat de la SADC et de l’EAC à soutenir pleinement le processus de dialogue direct initié par Son Excellence Monsieur le Président João Manuel Gonçalves Lourenço».

S’investir sincèrement dans ce processus dans un esprit constructif

Les évêques et pasteurs invitent tous «les acteurs concernés à saisir la main tendue de Son Excellence Monsieur le Président João Manuel Gonçalves Lourenço, à s’investir sincèrement dans ce processus de négociations de paix, dans un esprit constructif». Ceci suppose en prélude, laissent-ils entendre, de «réunir urgemment les conditions du cessez-le-feu immédiat dans le but de mettre fin aux souffrances du peuple congolais». Entre-temps, ils demandent – «avec insistance» –  «à tous les acteurs impliqués dans le conflit d’ouvrir des couloirs humanitaires, salutaires pour les populations sinistrées».

Les pères spirituels exhortent aussi «tous les acteurs politiques, les forces vives et l’ensemble du peuple congolais à appuyer activement le processus de dialogue en cours, et demandons à nos fidèles de prier intensément pour son aboutissement heureux».

Établir un véritable consensus national pour des solutions holistiques durables

L’initiative du «Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en République Démocratique du Congo et dans les Grands Lacs», portée par la CENCO et l’ECC, au nom de la société civile congolaise, a reçu le soutien de plusieurs Chefs d’Etats africains, appui nécessaire dans l’établissement d’un cadre international pour les tables rondes. Les deux Églises expriment leur gratitude pour «l’hospitalité» offerte et le soutien apporté à leur initiative.

Les deux Églises saisissent la même occasion «pour réaffirmer, au nom de notre foi en Jésus Christ, Prince de Paix (Esaïe 9,5), qu’il n’existe pas de solution militaire viable et durable à ce conflit déjà trentenaire et qui, en ensanglantant l’Est de notre pays, endeuille l’ensemble de la République Démocratique du Congo». «Seul un véritable consensus national peut permettre de trouver des solutions holistiques durables», insistent-ils. Par ricochet, les acteurs du Pacte annoncent avoir décidé «de poursuivre diligemment notre mission pastorale pour la «Paix et le Bien Vivre Ensemble en RDC et dans les Grands Lacs»».